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Entretien

Henry Laurens sur la guerre Israël-Hamas : «Fondamentalement, la Nakba est l’élément qui bloque tout»

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La guerre entre le Hamas et Israëldossier
Le professeur au Collège de France, spécialiste de la Palestine, souligne le poids des passés vécus au présent dans la guerre actuelle entre Israël et le Hamas. Il dénonce la violence de Nétanyahou à l’égard des Gazaouis et s’inquiète du retour des débats sur la place des Juifs dans les sociétés modernes.
par Clémence Mary
publié le 17 mai 2024 à 17h17

C’est autour d’un café turc et entouré de ses bibliothèques, murailles de son érudition, qu’on rencontre Henry Laurens. Plusieurs heures à écouter le professeur au Collège de France, où il tient la chaire d’Histoire contemporaine du monde arabe depuis 2003, digresser comme un livre et nous embarquer dans les méandres du conflit israélo-palestinien auquel il a consacré de nombreux livres de référence, dont la somme la Question de Palestine (Fayard) et le prochain, Question juive, problème arabe (1798-2001). Pour l’auteur du Passé imposé (2022), la guerre entamée le 7 octobre est la double conséquence de la guerre de 1967 et de la Nakba de 1948, renvoyant fondamentalement au dossier toujours ouvert des réfugiés palestiniens, et au sionisme en tant que projet politique.

Aujourd’hui, la reconnaissance de l’Etat palestinien fait son retour à l’ONU et sur le devant de la scène internationale. Mais de quel Etat parle-t-on exactement ?

Pour l’ONU, cette reconnaissance est importante pour accorder à la Palestine les mêmes droits juridiques qu’aux autres Etats, ce qui n’est pas le cas en France. La Palestine mandataire, c’est 27 000 kilomètres carrés, l’équivalent de la région Bretagne. Une solution raisonnable, au sens où Raymond Aron l’en

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